Temoignage orage

L'orage du 5 juillet 1999

Je veux parler de l'orage qu'une partie du Québec à connue la nuit du 4 au 5 juillet 1999.

Je me suis levé pendant la nuit et j'entendais un grondement comme le tonnerre. Je me suis dit: « enfin!!! un orage! » car ici, à Cowansville (au sud de Granby au Québec) nous n'avions pas eu d'orage depuis le début de l'été (très difficile pour un amateur de temps violent comme moi...)

J'ai tout de suite eu le réflexe d'aller voir sur le site d'Environnement Canada s'il y avait une alerte, et effectivement il y en avait une!!!

L'orage s'approchait rapidement, et j'ai tout juste eu le temps de fermer mon PC et de le débrancher que l'orage frappait...

C'était ÉPOUSTOUFLANT!!!!!

Il y avait tellement d'éclairs qu'on se croyait en plein jour! C'était comme un stroboscope, et je n'exagère pas!!

Moi qui aime ces phénomènes, j'ai même eu peur à un certain moment tellement il ventait et pleuvait fort; je craignais un instant pour une tornade!

Je n'avais jamais vécu un tel orage. Sûrement que plusieurs d'entre vous au Québec avez vécu la même chose!

En tout cas, je « trippais » pas mal!!!! )

NDLR: Effectivement, beaucoup de québécois ont vécu cet orage d'une rare violence qui couvrait une superficie de 250km. Au plus fort de l'orage, la foudre frappait jusqu'à 6000 fois l'heure.


Stéphane Demers
Cowansville, Québec, Canada

Rencontre avec la foudre

L'histoire commence en août 1979 : je partais en Inde pour trouver comment canaliser une énergie qui s'était révélée pendant mon service militaire.

Après un périple de 9 mois et un retour de Thailande en avion et avec une hépatite virale, je me retrouvais dans la panade et sans réponse.

Bien qu'ayant juré de ne pas repartir dans ce trip de "fou", huit mois plus tard je retournais à Mac Léod Gunj (Inde) bien décidé cette fois à ne pas revenir bredouille.

Ma rencontre avec la Foudre eut lieu un après-midi de mai après une belle journée passée au bord du torrent .C'est en rentrant après avoir traversé le village, sur la route de la bibliothèque tibétaine que cela arriva.

A mi-chemin, je restais perplexe, assis pour la deuxième fois sur le bord de la route : d'un coté, Ricardo, un peintre argentin, dormait chez lui et ne voulait pas etre dérangé et de l'autre, il était trop tôt pour rentrer au village (j'habitais chez Djampa, un tibétain).

L'expérience fut vive et inattendue. Alors que je regardais la montagne, mon regard eut l'impression de la pénétrer et dans le même temps, comme une très forte décharge électrique me parcourut du talon gauche jusqu'à l'annulaire où je portais une bague achetée 3 semaines auparavant.

Pendant que je m'entendais dire "Eh Merde", j'arrachais la bague et la lançais en contrebas. Cela ne changea en rien le fait d'être plein d'électricité, entouré, enveloppé, prêt à exploser, imploser, me faire déchiqueter, désintégrer.

Je devais absolument bouger et me relever.

Soudain des picotements se firent au niveau des poches. Je savais qu'il fallait me débarasser des différents objets. Alors je les ai mis sous un rocher*. Ca se calma un peu mais en remontant, cela recommençait et je quittais la route pour m'asseoir sur un mamelon de terre. Il me restait un bout de papier et un crayon que je pensais non-conducteur .

J'écrivais quelques mots fatalistes mais la Foudre (que je distingue de l'éclair destructeur) ne me laissa pas garder mes derniers trésors.

Je me retrouvais sur la route, immobile, acceptant ce destin peu ordinaire et sans témoin, sans tristesse, sans regret, sans ami, mais avec une certitude, bien inutile alors.

Le phénomène s'estompa à ce moment-là et pour me remettre de mes émotions, j'allais boire un thé à côté de chez Ricardo. Les nuages arrivèrent, la pluie tomba drue et verticale**.

Je fis du stop pour remonter au village. C'est un tibétain qui me prit sous son parapluie.

Arrivé dans la cuisine où j'habitais, je retrouvais Djampa, le jeune indien qui l'aidait et un autre ami indien. Ils me firent prendre douche chaude-douche froide.

Le lendemain, j'ai été récupérer la bague et tout le reste. Mais que restait-il au juste? Émerveillement, reconnaissance (dans les deux sens du terme) et la survie...

Avant de me poser, j'ai surfé sur la vie pendant trois ans et demi. Au début de cette période, j'ai rencontré à St-Peray une fille qui avait appréhendé les mêmes moments et sensations de foudre. Je pense que nous ne sommes pas que deux à qui ce soit arrivé et que l'internet donne une possibilité de rentrer en relation avec d'autres.

Je reste à votre disposition pour plus de détails si cette histoire peut ouvrir des horizons.


Jean-Pierre
France

On veut un orage

Vers l'âge de 8 ans, j'habitais Sherbrooke. J'avais un copain à l'époque avec lequel je jouais sans cesse depuis l'âge de 1an (j'ai oublié cette époque par contre!!!).

Par un bel après-midi d'été, après une petite averse, nous étions pieds nus, sautillant dans une grande flaque d'eau en bordure de la rue. On trouvait cela très ennuyant. Nous avons donc décidé de "commander" un orage.

On s'est joint les mains, puis toujours en sautillant, on criait: "On veut un orage ! On veut un orage!" En fait, on se trouvait à parler directement à Dieu, qui pour nous, à notre âge, ne signifiait malheureusement pas grand chose... et laissez-moi vous dire que Dieu nous a bel et bien entendu!

Et l'orage, on l'a eu.

Par le hasard des choses, quelques minutes après avoir débuté notre rituel, nous avons tous les deux regardé dans la même direction et oh surprise! Un extraordinaire spectacle d'éclairs s'offrit donc à nous. Cela ressemblait à quelqu'un qui venait de jeter une assiette de spaghettis par la fenêtre du ciel et que tous ces spaghettis se dandinaient au beau milieu de nul part!

J'ai encore à ce jour jamais pu observer tant d'éclairs à la fois. Il devait bien en avoir une centaine sans exagérer!

Puis tous ces éclairs se sont alors regroupés et ont formé une énorme boule de feu, d'une couleur orange, jaune et blanche et d'une brillance incroyable. Et puis juste après, un énorme, je dis bien énorme coup de tonnerre s'est fait entendre (la foudre venait inévitablement de tomber tout près de chez-nous) et si vous n'avez jamais vu deux jeunes se regarder l'air ébêté et partir à courir, le plus vite possible en pleurant, vous n'avez rien vu!

Tout cela s'est passé très rapidement, en l'espace de quelques secondes, sauf que ma mémoire en restera impregnée pour toujours.

Jamais plus je n'ai osé commander un orage à Dieu... par contre, j'ai vieilli et aujourd'hui, j'en commande à nouveau, sauf qu'Il ne m'écoute plus!!! Allez savoir...

***

Je crois bien être acro à tous ces phénomènes météorologiques depuis bien longtemps, sans vraiment le savoir, mais je crois m'en être rendue compte le jour où j'ai été coincée dans un ouragan (probablement de force 1 ou 2), à Old Orchard Beach, il y a quelques années.

J'ai adoré!

J'étais avec une copine, près de la mer, et on courait comme des folles dans les rues pour aller démonter notre tente, bien loin de où nous étions à ce moment là!

On riait tellement! Le vent nous poussait à sa guise, dans la direction opposée d'où nous voulions aller et on a même eu le temps d'aider un jeune couple qui avait osé s'aventurer en bas d'une côte avec leur voiture... imaginez l'eau partout jusqu'aux fenêtres! Un peu stupide...

Et le pire là dedans, c'est que nous avons eu l'audace d'aller nous jeter à la mer (vraiment, quand j'y repense, jamais plus je ne recommencerais! Cette expérience aurait pu être fatale.) Nous sommes restées à peine une ou deux minutes dans l'eau qu'une vague immense (genre Hawaii) s'est abattue sur nous et nous a repoussées vers la plage (heureusement!)

Je n'ai jamais autant eu de sable dans mon costume de bain, dans ma bouche et dans mes oreilles de toute ma vie! C'était un splendide et stupide vol plané... mais oh combien amusant!! Un peu cinglée vous allez dire...Eh bien oui. Que voulez-vous!

Hurry
Québec (Canada)